Quel est ce « pays pour mourir » où se retrouvent des personnages aux vies brisées ? Est-ce l’Algérie où Aziz a connu l’ivresse du travestissement et l’horreur du viol ? Est-ce la Salé natale de Zahira, hantée par les souvenirs de son père qui a fait l’Indochine et qui évoque inlassablement Zineb, sa sœur dont on ne sait rien, ni si elle est encore en vie, dont on sait seulement qu’on ne la reverra jamais... Est-ce ce Paris si froid, si hautainement intellectuel, si bourgeois, si blanc et raciste, où les immigrés arabes et musulmans se consument de misère et de désespoir ? Ou encore l’Inde lointaine dont rêve Zineb, l’Inde patrie de Nargis, cette comédienne dont elle veut suivre les pas ? Zahira, Aziz-Zannouba, Mojtaba, Allal et même Zineb sont frères et sœurs de solitude et d’errance. Leurs histoires se répondent, comme si elles étaient les reflets ou les échos l’une de l’autre.